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lundi 12 mai 2014

EDUCATION NATIONALE





Éducation

 

Le Mammouth a la peau bien


 tendre...



La publication annuelle du bilan social du

 Ministère de l'Éducation Nationale permet de 

plonger dans le quotidien des 846.000 

enseignants français.

 

De quoi avoir des notions précises concernant, 

leurs horaires de travail, leur absentéisme en 

passant par leurs salaires.



En moyenne 35,6 jours, dans la lignée de la fonction publique


Les enseignants seraient trop souvent absents.

C'est ce qu'affirment les parents d'élèves, dont les fédérations représentatives, comme la FCPE, ont pris l'habitude de recenser ceux qui n'étaient pas remplacés, parfois pendant de longues semaines…
On ne compte plus les lettres de protestation indignées dans les rectorats face à l'absence d'un professeur de mathématiques ou d'anglais.

Contrairement à d'autres professions, l'absence d'un professeur est ressentie par plus d'une trentaine de familles.

L'effet de loupe est dévastateur…

Durant l'année scolaire 2011-2012, 44,4 % des personnels ont pris au moins un congé pour raisons de santé, d'une durée cumulée moyenne de 35,6 jours .

Cette durée moyenne recouvre des congés pour maladie ordinaire essentiellement, mais aussi maternité, paternité, adoption, accident du travail, longue maladie, etc.

La moitié des personnes arrêtées a pris moins de six jours sur l'année scolaire 2011-2012.

Le fait d'enseigner en zone d'éducation prioritaire (ZEP), là où les élèves sont les plus défavorisés et où se concentrent les problèmes de violence et d'autorité entraîne davantage de congés maladie.

Les enseignants affectés en collèges ou lycées de ZEP sont ainsi 50 % à avoir posé au moins un jour de congé maladie, contre 42 % dans des collèges et lycées ordinaires.

La différence est marquée pour les congés de maladie ordinaire mais aussi pour les congés de maternité puisque les enseignants affectés dans ces établissements sont plus jeunes…

Peut-on en conclure que les enseignants sont plus absentéistes que dans le reste de la fonction publique?
«Absolument pas. Ils ne le sont ni plus ni moins que les autres».

Les comparaisons sont d'autant plus hasardeuses que plus de 70 % des enseignants sont des femmes, plutôt jeunes.

Elles cumulent donc davantage de congés maternité comme les salariés du privé et les autres fonctionnaires.
De fait, selon les rares études sur le sujet, et si l'on ne compte pas les congés maternité, Ce sont les policiers qui dans la fonction publique comptaient le plus grand nombre d'arrêts maladie «ordinaires», devant les agents des ministères de la Défense, de la Justice, de l'Équipement, de l'Emploi et de la Solidarité. Les enseignants arrivaient ensuite.


Temps de travail: un tiers des heures s'effectuent à la maison

Calés sur le rythme de leurs élèves, les enseignants bénéficient de 2.5 jours de congés payés par mois travaillés .

Ce qui correspond aux petites vacances scolaires.

Les salariés prennent en moyenne un peu plus de SIX semaines de congés payés ou de réduction du temps de travail.

Ils dispensent 24 heures de cours hebdomadaires à l'école, et entre 15 et 18 heures au collège et au lycée selon qu'ils sont titulaires du concours de l'Agrégation ou du Capes.


Cela suffit-il pour les traiter de privilégiés, comme on l'entend souvent?

La réalité est très variable selon le statut de l'enseignant, son âge ou sa discipline.

Il est d'autant plus difficile de l'appréhender que les seules données existantes sur leur temps de travail reposent uniquement sur leurs déclarations via l'Insee.

Pendant l'année scolaire, un enseignant du premier degré déclare, en moyenne, 44 heures de travail par semaine, dont 25 h 30 en présence d'élèves.

Le reste se répartit en préparation des cours, corrections des copies, réunions ainsi que surveillance d'études ou de cantine.
Encore faut-il préciser que les enseignants de maternelle (38 h 30) déclarent moins d'heures qu'un enseignant de primaire (43 heures).
Logique: Ils n'ont pas de correction des copies en maternelle ni d'heures d'études…

Dans le second degré, un enseignant déclare en moyenne 41 heures de travail par semaine.

À une heure d'enseignement correspond au moins une heure de travail en dehors. Les professeurs de disciplines littéraires, eux, annoncent un peu plus d'heures de corrections et de préparation de cours que leurs homologues scientifiques ou que les professeurs de langues.

Une dissertation serait plus longue à lire qu'un devoir de mathématiques. Les professeurs de sport, de dessin ou de musique, eux, amènent peu de travail à la maison.

Le temps moyen de travail ne reflète d'ailleurs pas la variabilité des déclarations: un enseignant sur dix déclare moins de 9 heures de travail en dehors des heures de cours et un sur dix déclare plus de 35 heures!

Contrairement aux idées reçues, les enseignants peuvent travailler pendant les « vacances de leurs élèves» : Ils ont comme tous les salariés 2.5 jours des congés annuels par mois travaillés.
Ils travaillent sur l'année 8 jours pendant l'été et un jour et demi par semaine pendant les autres vacances scolaires.

Enfin, à chaque âge suffit sa peine.

Si les plus jeunes déclarent un volume horaire assez élevé avec plus de 45 heures par semaine, un creux s'observe pour les 30-34 ans avec un temps de travail inférieur de 8 heures.

Cette différence se situe surtout sur le temps de préparation de cours extrêmement élevé (plus de 10 heures par semaine pour les jeunes) sans doute lié à un «coût d'entrée» dans le métier d'enseignant.
Une fois élaborés et rodés, les cours, même améliorés et modifiés au fil des années, prennent moins de temps.

des salaires sur 12 mois: de grandes inégalités

Selon les données de l'Éducation nationale, le portrait-robot de l'enseignant lambda est celui d'une femme, âgée entre 30 et 50 ans.

En collège et lycée, elle gagne en moyenne 2459 euros net par mois, 2123 euros si elle officie à l'école primaire.
Ces salaires paraissent relativement faibles car ils sont annualisés par rapport à celui des salariés français au même niveau d'études (bac + 5), mais les enseignants ont le desavantage d'être des fonctionnaires…a mi-temps.

D'après les comparaisons internationales, les enseignants français gagnent en moyenne 20 % de moins que leurs homologues du reste de l'OCDE.

Surtout, les professeurs des écoles atteignent à peine 1500 euros en tout début de carrière.

Un enseignant allemand, par exemple, touche le double.
Mais à l'étranger, les enseignants sont souvent tenus d'être présents plus longtemps au sein des établissements et ils ne bénéficient pas de la même sécurité de l'emploi que les Français…

Enfin avec l'avancement à l'ancienneté quasi automatique dont ils bénéficient, les Français atteignent en fin de carrière les salaires de leurs collègues européens.

Les différences de statuts sont en revanche énormes en France. Ceux qui travaillent dans l'enseignement secondaire ont ainsi la possibilité d'effectuer des heures supplémentaires qui arrondissent leur salaire.

En fin de carrière, un agrégé touche 4000 euros en moyenne et jusqu'à 4700 euros.
Un professeur de chaire supérieur en classe préparatoire peut toucher jusqu'à 7000 euros.
Le professeur des écoles, lui, ne dépassera jamais 3000 euros.


Des départs à la retraite qui s'échelonnent de 57 à 61 ans et demi

Les enseignants du second degré sont en moyenne âgés de près de 61 ans et demi lors de leur départ à la retraite.
La différence est mince par rapport au privé (62 ans). Et ils partent plus tard que dans le reste de la fonction publique. Les enseignants du premier degré qui ont, pour la plupart, eu le statut d'«instituteurs» pendant au moins quinze ans de carrière bénéficient en revanche à ce titre de la possibilité de partir de manière anticipée, cinq ans avant les autres.
Ceci explique qu'ils soient en moyenne âgés de seulement 57,8 ans au moment de leur départ.

Cet avantage va toutefois s'amenuiser progressivement.

Les ministères de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur rémunèrent pour le secteur public 771.800 ayants droit retraités.

Un effectif qui représente plus de la moitié des ayants droit pour l'ensemble des administrations (52,5 %).
La pension moyenne de ces retraités s'élève à un peu plus de 2300 euros par mois.
Les enseignants touchent en moyenne 120 euros de plus.


Une profession dévalorisée qui n'attire plus les meilleurs étudiants

Violences, difficultés d'apprentissage, hétérogénéité des élèves, la profession d'enseignant ne ferait plus envie.
Sans compter des salaires peu attractifs… Selon un sondage réalisé par la Varkey GEMS Foundation sur la perception du métier, en France, les enseignants sont comparés à des travailleurs sociaux ou des bibliothécaires quand les Chinois les assimilent à des médecins!

De fait, la profession n'attire plus les meilleurs étudiants dans certaines disciplines.

Le fait que des centaines de candidats aux concours de professeurs ont eu cette année un zéro éliminatoire, interroge !

Les résultats du concours exceptionnel du capes promettent de leur côté une pénurie de professeurs en mathématiques, anglais, lettres.

La moitié des postes en maths n'ont pas été pourvus, faute de candidats au niveau.

Cette «session exceptionnelle» offrait 1592 postes en mathématiques. Seuls 793 des 2529 étudiants s'étant présentés ont réussi les épreuves.

Certes, ce concours «exceptionnel» a été ouvert pour augmenter le nombre de profs. Additionné au concours «classique», ils seront en fait plus nombreux par rapport à 2013.

Reste que le décalage entre le nombre de postes offerts et pourvus dans certaines disciplines est inquiétant.
C'est vrai pour les mathématiques, victimes de la concurrence des métiers d'ingénieurs plus rémunérateurs.
Idem pour l'anglais. Ces matières manquent depuis longtemps de professeurs. Mais le problème touche l'ensemble des pays développés.
Les lettres, elles, peinent à recruter parce que peu d'étudiants continuent le latin ou le grec en faculté.

Depuis 2010,

le métier d'instituteur nécessite un judicieux un bac + 5, ce qui a réduit le vivier de candidats. 
 

Les enseignants se disent néanmoins 

majoritairement satisfaits de leur métier.


D'après un texte de Marie-Estelle Pech,

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