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jeudi 23 mars 2017

La virgule la plus chères du monde


Un conflit entre une 

entreprise

et ses salariés

réveille un vieux débat sur 

la ponctuation.




    Pinailler sur un mauvais usage 
    de 
    la ponctuation est sans aucun 
    doute le meilleur moyen 
    d’apparaître comme un sale petit 
    tyran pédant, obsédé par des 
    questions inutiles. 
     
    Jusqu’au jour où une absence de 
    virgule peut vous coûter une 
    dizaine de millions de dollars.
En 2014, dans l’état américain du Maine, trois chauffeurs-livreurs ont intenté un procès à leur employeur, Oakhurst Dairy, qui produit et distribue des produits laitiers.
Ils réclamaient quatre années d’heures supplémentaires.
La procédure s’est transformée en plainte collective ces fameuses class actions.
Soixante-quinze salariés sont concernés.
Si les chauffeurs obtiennent gain de cause, ils se partageront une somme avoisinant les 10 millions de dollars.



vendredi 17 mars 2017

Du racisme ordinaire chez LR


« Anti-Français »

François Fillon braconne en eaux troubles

En meeting jeudi soir à Caen, le candidat mis en examen a repris ce marqueur du discours frontiste, poursuivant la radicalisation pointée par Alain Juppé.

On savait le candidat de la droite aux abois, replié sur un noyau dur électoral qu'Alain Juppé a jugé «radicalisé».
On n'imaginait pas l'un des meilleurs orateurs de son camp se laisser à ce point aller à grimer un Jean-François Copé, un Nicolas Sarkozy et par là-même une Marine Le Pen.
Dans sa course à l'Elysée qui ne peut qu'apparaitre de plus en plus en plus comme une fuite en avant pour espérer atteindre l'immunité présidentielle dont sa femme, elle, ne bénéficierait pas, François Fillon a franchi jeudi soir à Caen un cran dans sa trumpisation de circonstance. 



Devant 4 500 personnes rassemblés dans un Zénith surchauffé et sans que cela choque le président centriste de la région Normandie, Hervé Morin, le candidat fraichement mis en examen a fustigé dans son discours le «racisme anti-Français», dans un développement évoquant le «totalitarisme islamique», l’antisémitisme et «tous les racismes». Il n’empêche, c’est du Front national dans le texte et cela n’a rien d’anodin quand il s’agit d’un marqueur historique du parti d’extrême droite, du père Le Pen dès la fin des années 1970 comme de sa fille dans son programme présidentiel en 2012. Par «racisme anti-Français», comprendre anti-blancs, c'est le but.
Les discours de François Fillon sont trop bien écrits et l'homme connait trop bien le poids des mots pour qu'on ne prenne pas ce choix au sérieux. «Normalisé» en son temps par le très décomplexé député et maire de Meaux, époque pains aux chocolats, le «racisme anti-Français» était aussi au coeur de la doxa du Sarkozy made in Patrick Buisson. Bref, une droite extrémisée dont Fillon, qui apparait définitivement aussi peu crédible en héritier de Philippe Séguin qu'un Florian Philippot en gaulliste autoproclamé du Front national, était censé fort peu goûter. 
Mais parce qu'il croit vraiment avoir encore une chance de l'emporter en mai - et c'est d'ailleurs le cas - François Fillon a visiblement décidé de ne rien s'interdire. En braconnant à la droite de sa droite. Mettre en cause les juges, c'est fait, crier au «coup d'Etat institutionnel», il n'a pas hésité, jouer le peuple contre les élus, ça aussi c'est fait, marteler de fausses informations, il a osé, faire siffler les journalistes durant ses meetings, c'est arrivé, reprendre un «tube» du Front national, c'est la nouveauté... Et après? 
J BOUCHET-PETERSEN

jeudi 9 mars 2017

Délinquants au faciès



Aux États-Unis, la moitié des emprisonnés à tort sont des Afro-Américains



Il est un cas emblématique du 

système judiciaire américain. 

Migrant originaire de Trinité-

et-Tobago,Ulysses Charles a été 

formellement identifié par trois 

femmes victimes de viols à Boston 

en 1980.

Condamné quatre ans plus tard, il 

est finalement mis hors de cause en 

2001 grâce aux analyses ADN.

Cet innocent aura passé 20 ans en 

prison.


Les statistiques compilées par le National Registry of Exonerations, soutenu par l'université du Michigan, sont éloquentes.
Les Noirs représentent 13% de la population américaine, mais comptent pour 47% des 2000 déclarations d'innocence après des erreurs judiciaires depuis 1989. 
 
En moyenne, ils ont chacun perdu plus de 8 années de leur vie en prison pour un crime qu'ils n'ont pas commis. 
 
Victimes des stéréotypes, les Afro-Américains innocents ont 12 fois plus de risques d'être injustement condamnés dans une affaire de stupéfiants que les Blancs innocents ; et les premiers ont sept fois plus de risques d'être injustement condamnés pour meurtre que les seconds.

De façon paradoxale, de nombreux Noirs qui devraient n'avoir rien à se reprocher en viennent à plaider coupable de faits qu'ils n'ont pas commis, effrayés à l'idée d'écoper d'une peine plus sévère devant un jury.
Ils se retrouvent avec des peines de plusieurs années de réclusion.

mardi 7 mars 2017

C'est trop tard , le mal est fait!!!


Monsieur Fillon, ayez un peu de décence

et retirez votre candidature

Vous êtes encore à temps pour permettre à votre camp de choisir la personne qui pourrait plus légitimement que vous porter le programme que la majorité des votants avait choisi.

Non Monsieur Fillon, ce ne sont pas les juges qui minent les institutions démocratiques en poursuivant leurs investigations
et en vous convoquant pour le 15 Mars.
C’est vous, Monsieur Fillon, qui le faites en prenant en otage la droite et votre famille politique avec entêtement qui n’est justifiable que par votre ambition personnelle et vos rêves de puissance.
Non, Monsieur Fillon, votre décision de maintenir votre candidature n’est pas légitimée par les quatre millions de Français qui ont voté a la primaires de la droite et du centre .
Au deuxième tour 2 919 874 des voix se sont portés sur le candidat que vous étiez et qui s’était présenté comme l’homme irréprochable, le seul qui pouvait légitimement demander aux Français de se serrer davantage la ceinture, de travailler davantage tout en gagnant moins et d’accepter sans rechigner le démantèlement systématique du système de couverture sociale.
Combien de ces électeurs auraient voulu vous faire confiance s’ils avaient été au courant des largesses que vous vous êtes octroyées au cours de ces dernières années en jouant dans la zone d’ombre des dépenses parlementaires, par la proximité avec le riche éditeur que vous avez eu l’amabilité d’honorer par la grand-croix de la Légion d’honneur lors de votre mandat de Premier ministre, puis encore par l’aide de votre substitut parlementaire, par l’habile montage d’une société de conseil qui prospère grâce aux liens entretenus dans le cadre d’une activité politique théoriquement confiée par «le peuple français» ?
Cessez donc, Monsieur Fillon, de vous adouber d’une légitimité qui n’est plus et qui ne sera jamais plus la vôtre.
Vous n’êtes pas le chevalier blanc qui s’était présenté à la primaire mais vous êtes, plus banalement, un homme qui trouve normal de profiter largement de sa position d’élu.
Comme beaucoup d’autres élus. C’est vrai, vos amis viennent de le rappeler sur les écrans des chaînes nationales.
Mais ils oublient de dire que, différemment d’eux, vous n’avez jamais été assez courageux pour assumer ces pratiques.
Vous avez tout fait pour les dissimuler, pour vous masquer, pour vous présenter comme quelqu’un d’autre !
C’est pourquoi, d’ailleurs, peut-être avec une certaine frayeur, depuis l’affaire Cahuzac, vous avez toujours voté contre chacune des nombreuses lois qui ont tenté d’introduire de la transparence dans la vie politique française.
Monsieur Fillon, est-ce que «le peuple français», ce peuple que vous appelez de plus en plus fréquemment à témoin, a réellement besoin de vous en ce moment ?
Je ne le crois pas.
Une tribune


mercredi 1 mars 2017

LA PROBITEE


     
    Mr François FILLON

    Une défense en cinq 

    mensonges de

Ce n’est pas l’épée de Damoclès 
mais le glaive de Thémis qui est 
suspendu au-dessus de la tête de 
François Fillon.

Sitôt reçue l’annonce de sa 
convocation devant le juge 
d’instruction en vue de sa mise en 
examen dans l’affaire des emplois 
supposés fictifs de sa femme et de 
ses enfants, le candidat a 
bouleversé son agenda pour 
organiser la riposte médiatique.

Repoussée, la visite au Salon de l’agriculture, place à la conférence de presse. Dans son discours d’une dizaine de minutes, F Fillon annonce qu’il maintenait sa candidature malgré la tourmente judiciaire, rebattant les arguments d’une justice qui chercherait uniquement à lui barrer la route et à brouiller le jeu démocratique.

Intox

«Il est sans exemple dans une affaire de cette importance qu’une convocation aux fins de mise en examen soit lancée quelques jours à peine après la désignation des juges sans qu’ils aient pris connaissance du dossier ni procédé à des investigations supplémentaires.»

Désintox

Pour rappel, le parquet national financier (PNF) a ouvert, le 24 février, une information judiciaire pour des faits de «détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d’influence et manquements aux obligations déclaratives à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique». Contrairement à ce que prétend François Fillon, la convocation rapide lancée par le juge d’instruction n’a rien d’inédit. «Trois fois sur quatre, les choses se passent de cette façon», explique une source judiciaire. D’ailleurs, ce court délai bénéficie à François Fillon. En effet, à partir du moment où il reçoit sa convocation, il a accès au dossier, ce qui favorise les droits de la défense. De façon paradoxale, François Fillon dénonce donc la célérité de la justice qui pourtant lui ouvre des droits et qu’il appelait lui-même de ses vœux au début de l’affaire. En revanche, si l’on considère la procédure dans sa globalité, de l’enquête préliminaire à la possible mise en examen, la justice a fait preuve d’une rapidité certaine.

Intox

«Cette convocation s’inscrit dans la ligne d’une enquête menée depuis le début exclusivement à charge.»

Désintox

Juste après l’ouverture de l’information judiciaire, les avocats de François Fillon se réjouissaient dans un communiqué d’une «procédure sereine, avec des juges indépendants».
Cinq jours plus tard, changement de tonalité : les juges d’instruction, comme le PNF avant eux, sont accusés de poursuivre une enquête «à charge».
Il faut pourtant rappeler que le PNF n’a pas choisi la voie de la citation directe beaucoup plus lourde de conséquences pour François Fillon, préférant passer la main aux magistrats instructeurs.
De plus, selon le code de procédure pénale, ces derniers instruisent à charge et à décharge.
Ce que le garde des Sceaux a d’ailleurs rappelé, ce mercredi, dans un communiqué : «Les juges d’instruction conduisent leurs enquêtes en toute indépendance, de manière collégiale, dans le respect du contradictoire et de la présomption d’innocence.»

Intox

«Depuis l’origine et contrairement à ce qui a été dit je n’ai pas été traité comme un justiciable comme les autres. L’enquête préliminaire a été ouverte en quelques heures.»

Désintox

C’est un élément de langage répété par le camp Fillon depuis le début de l’affaire. En ouvrant une enquête préliminaire dans l’après-midi suivant les révélations du Canard enchaîné, le PNF aurait fait preuve d’une célérité inhabituelle. Pourtant les exemples similaires sont nombreux. Le PNF a annoncé dans un communiqué avoir ouvert une enquête le 12 décembre «à la suite de la publication, les 9 et 12 décembre 2016, d’une série d’articles de presse relatifs aux Football Leaks». Même chose avec les Panama Papers le 4 avril 2016, au lendemain des premiers articles du Monde et de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ). Sans compter le cas de Kader Arif, l’ex-secrétaire d’Etat aux Anciens combattants : l’enquête préliminaire sur des marchés publics attribués à plusieurs de ses proches a été ouverte le 10 septembre 2014. Le Canard enchaîné révélait le scandale le jour même. Enfin, Aquilino Morelle, ancien conseiller de l’Elysée, a démissionné après des révélations de Mediapart, le 17 avril 2014, sur des soupçons de conflit d’intérêts. L’enquête ouverte par le PNF - classée sans suite - survient, là encore, le lendemain. Une source judiciaire rapporte qu’Eliane Houlette, la patronne du PNF, n’a de cesse de répéter que la «loi est la même pour tous». «La loi, toute la loi, rien que la loi», dit-elle.

Intox

«Les avocats ont demandé que la chambre de l’instruction de la cour d’appel statue immédiatement sur les irrégularités nombreuses et graves de la procédure, cela leur a été refusé.»

Désintox

Les connaisseurs des arcanes de la procédure pénale ont levé un sourcil en entendant cette affirmation. La dénonciation juridique des «irrégularités […] de la procédure» qu’ont tentée les avocats de Fillon doit en effet être entreprise au moyen de l’article 173 du code de procédure pénale : «Si l’une des parties ou le témoin assisté estime qu’une nullité a été commise, elle saisit la chambre de l’instruction par requête motivée.» Or, François Fillon n’est pas encore mis en examen et n’est donc pas partie de la procédure. «Si la requête en nullité était recevable, même avec un dossier vide, la chambre de l’instruction l’aurait examinée et organisé une audience avec les avocats de Fillon, explique Me Alain Mikowski. Mais là, c’est normal qu’elle ne suive pas. Ce n’est qu’un coup de com de Fillon.» Une requête en nullité ne pourra donc être déposée auprès de la chambre de l’instruction qu’à partir du 15 mars.

Intox

«Par ce déchaînement disproportionné sans précédent connu, par le choix de ce calendrier, ce n’est pas moi seulement qu’on assassine, c’est l’élection présidentielle.»

Désintox

François Fillon use souvent du même renversement sémantique : il chasse l’ombre d’une potentielle mise en examen en insistant sur un statut plus confortable, celui de victime d’un lynchage.
Il n’est jamais question d’emplois supposés fictifs mais d’une justice instrumentalisée pour le faire chuter, d’un complot ourdi pour l’empêcher de se présenter, voire d’une prise d’otage de la campagne.
Celui qui ne concède qu’une «erreur» ou «une faute morale» ne voit dans cette procédure judiciaire qu’une volonté de lui nuire.
A commencer par le choix du calendrier.
Le juge a en effet prévu de le convoquer le 15 mars, soit deux jours avant la fin du recueil des parrainages.
Si l’on ne peut que constater le symbole ravageur pour le candidat, le magistrat respecte ici le délai légal «qui ne peut être inférieur à dix jours ni supérieur à deux mois».
A l’issue de cette audition, François Fillon pourra être mis en examen pour la totalité ou une partie des faits qui lui sont reprochés ou bien placé sous le statut de témoin assisté.
Pour autant lors de sa conférence de presse, il s’est bien gardé de préciser que ce calendrier tant décrié n’est pas impératif.
En effet, rien ne l’empêche de se présenter spontanément à une date antérieure devant les juges.
C’est par exemple ce qu’a fait Jérôme Cahuzac qui a demandé dans un courrier à rencontrer ses juges.
Texte de Libération de V GRAFF,P MOULLOT, J BRAFMAN.