Vivre
sans mutuelle, n'est-il pas risqué ?
Faut-il
obligatoirement souscrire une mutuelle quand on ne
bénéficie
pas d’une complémentaire collective?
Le
calcul mérite d’être fait en tout cas.
Se
passer de mutuelle?
Le
pari peut sembler risqué à première vue, mais il ne l’est
finalement pas tant que cela.
En
effet, les gros risques de santé sont généralement pris en charge
à 100% par la Sécurité sociale.
Elle
rembourse en moyenne 91% des soins hospitaliers, 63% des soins de
ville et 60% des biens médicaux.
Les
assurances complémentaires, elles, ont globalement une intervention
limitée : en 2013, selon l’Insee, elles ont assumé 13,8% des
dépenses, alors que les ménages en ont supporté 8,8%. Si vous
souffrez d’un cancer, du sida, d’un diabète important, la
mutuelle ne sera donc quasiment d’aucun secours puisque tous vos
soins seront assurés par la Sécurité sociale.
Les
mutuelle généralement pas à la hauteur
A
contrario, si vous devrez affronter des soins onéreux mal pris en
charge par la Sécurité sociale : par exemple des implants
dentaires , votre mutuelle ne sera généralement pas à la hauteur.
En
effet, elles ne remboursent souvent rien pour ces soins dits "hors
nomenclature", ou une toute petite partie de la dépense pour
les contrats les plus hauts de gamme (rarement au-delà de 400 euros
pour une dépense de 1.500 à 2.000 euros). Vous en serez donc de
votre poche de plusieurs centaines d’euros, même avec une
couverture très étendue.
Être
gagnant en devenant son propre assureur
Les personnes qui ne bénéficient pas
d’une complémentaire collective, payée en partie par l’employeur,
ont donc tout intérêt à s’interroger sur l’opportunité de
souscrire, ou non, un tel contrat à titre individuel.
Surtout si elles n’ont pas droit aux
aides publiques telles que la CMU complémentaire ou l’aide à la
complémentaire santé.
Si vous n’en avez pas, vous devrez
faire face au ticket modérateur sur les soins courants (de 20 à 40%
de la dépense chez des professionnels conventionnés), mais vous
pourrez souvent les financer grâce aux sommes économisées grâce à
l’absence de complémentaire.
C’est
un calcul, qui était prévisible, mais il est vrai, qui méritait
d’être fait et dit depuis longtemps.
Même
les personnes qui n’ont pas une santé de fer peuvent être
gagnantes en devenant leur propre assureur pour ces dépenses
récurrentes, mais généralement peu élevées.
Évidemment,
mieux vaut avoir un budget suffisant, qui vous permette en tout cas
d’affronter une mauvaise série.
Si
ce n’est pas le cas, la souscription d’une couverture
complémentaire vous permettra de mieux maîtriser vos dépenses,
quitte à payer plus que ce vous consommez réellement.
Eric
Leroux du
JDD