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samedi 30 septembre 2017

Une propriété privée


Alsthom et stx
Son deux entreprises privés

qui exécute les ordres de ses propriétaires
son CA et ses actionnaires

Indépendance de la catalogne




Emmanuel VALLS


"Je suis inquiet",

"l'Union européenne est une

 fédération d'États-nations,

c'est une construction unique,

70 ans de paix, je pense à la France et aux relations exceptionnelles avec l'Allemagne, l'Europe a apporté la paix et la démocratie, Ouverture à l'Espagne, au Portugal et à la Grèce dans les années 80 et aux pays de l'ancien bloc soviétique quelques années plus tard.

C'est une construction fragile: les conséquences de la crise financière de 2008-2009, la crise migratoire, les attaques terroristes, le Brexit, les tensions avec la Russie, l'égoïsme des gouvernements comme ceux de la Pologne et de la Hongrie, la montée du populisme: un sentiment que l'Europe ne fonctionne pas parce qu'elle ne protège pas: du terrorisme, des migrations, du chômage.

Ce qui est normal dans un moment de mondialisation et la crise européenne, c'est qu'il y a un retrait sur les identités historiques.
Il est normal que les gens se sentent mieux dans leur village, dans leur région à l'heure actuelle.

Les défis pour l'Europe, les États-nations les plus âgés et trois historiques, la France, l'Angleterre et l'Espagne - sont défaits, c'est l'Europe qui va défaire.

C'est la fin de ce qu'est l'Europe. Parce que demain ils seront le nord de l'Italie, l'Ecosse, la Belgique ... Et peut-être plus tard en France.

Chaque pays a ses histoires.

Ils doivent être respectés et ne peuvent être comparés. La force historique de la Catalogne est de rester dans l'ensemble espagnol.
Et le groupe espagnol une de ses forces est d'avoir de grandes régions avec leurs propres identités, qui sont également fortes au niveau économique.
C'est la force de l'Espagne. Si l'une de ces régions part, ce sera un désastre pour l'Europe et pour l'Espagne, et ce ne serait pas un avenir de prospérité pour une Catalogne qui a toujours été vu, dans ces siècles, dans l'ensemble espagnol.

C'est pourquoi je pense que, en respectant le débat politique espagnol, un leader politique européen ne peut se réfugier sous l'hypocrisie de dire qu'il s'agit d'un débat interne en Espagne.

Les conséquences ne seraient pas seulement pour la Catalogne ou l'Espagne, elles seraient pour l'Europe et pour le pays qui a la frontière avec l'Espagne et la Catalogne.

samedi 9 septembre 2017

400 mots de vocabulaire ou une orthographe defaillante


Une entreprise sur deux touchée par l'illettrisme et tout le monde (ou presque) s'en fout, Sauf Macron !!!

 

Un sondage inédit, réalisé par CSA 
Research pour le compte de la 
délégation interministérielle à la 
langue française pour la cohésion 
sociale, indique que ce phénomène 
touchant 1,5 million de personnes en emploi est sous-estimé et que 
les correctifs font défaut.
Un scandale, surtout à l'ère de la 
révolution numérique.


Un scandale, une honte, un fléau...
L'illétrisme, néologisme inventé en 1981 par ADT Quart-Monde pour qualifier les personnes qui ont été scolarisées en France mais n'ont pas une maîtrise suffisante de la lecture, de l'écriture et du calcul pour être autonomes dans la vie, est plus répandu qu'on ne le croit.
Et ce, bien que l'illettrisme a été érigé en grande cause nationale en 2013.
Les rares chiffres disponibles, qui remontent au début de la décennie et sont tirés de l'Agence Nationale de lutte contre l'illétrisme, permettent de simplement effleurer l'ampleur du phénomène: 7% des Français de 15 à 65 ans concernés, soit 2,5 millions de personnes dont 1,5 a un emploi; 10% dans l'agroalimentaire, 8% dans l'agriculture et l'industrie, 5% dans le commerce; 9% des hommes, 6% des femmes et 10% des chômeurs; 53% ont plus de 45 ans et 4% entre 18-25 ans; 90% ne vivent pas dans les quartiers ciblés par la politique de la ville mais en zone rurale… Mais plus de 5 millions de chômeurs qualifiés et compétents sont exclus de l'emploi pour cause d'orthographe défaillante !!!
La question, dérangeante et cruciale, du poids de l'illettrisme en entreprise n'avait jusqu'alors jamais été vraiment posée . En tout cas jusqu'à ce que T LEPAON, l'ex-secrétaire général de la  CGT nommé à l'automne 2016 par Manuel Valls délégué interministériel à la langue française pour la cohésion sociale, engagé depuis plus de 20 ans dans la lutte contre l'illettrisme, commande une étude au pôle Society de CSA Research pour tenter de mesurer «la perception de l'illettrisme dans le monde du travail».
Et ses résultats, font littéralement froid dans le dos et démontrent que l'objectif public de diviser par deux le taux d'illettrisme en France (soit 3,5% en 2025) est loin d'être gagné.
Voici les 15 chiffres les plus marquants de la première enquête réalisée sur l'illettrisme dans le travail.
» 51% des organisations interrogées ont déjà été confrontées à des salariés ou des agents qui avaient des difficultés à lire et écrire.
Soit la moitié des entreprises et administrations publiques en France!
Le taux grimpe même à 68% dans les organisations de 50 employés ou plus, et 67% dans le secteur de l'entretien et nettoyage.
» 57% des répondants jugent que ces difficultés à lire et écrire constituent un risque professionnel pour la santé physique des salariés (68% dans le BTP) et 69% pour leur santé psychologique (82% dans les administrations publiques).
» 27% des organisations sondées jugent que l'absence de compréhension des consignes écrites (23% pour les consignes orales) en français pose régulièrement un problème pour le bon fonctionnement de l'entreprise ou de l'administration.
» 25% des entreprises et administrations publiques jugent que l'utilisation des outils numériques (navigation sur internet, usage de logiciels de base comme le traitement de texte...), de plus en plus régulière et fréquente, y compris pour des métiers peu ou pas qualifiés, pose aussi un problème pour leurs salariés et agents illettrés.
Ce taux grimpe même à 48% pour les administrations publiques et 38% dans les seuls Services à la personne.
» Seules 14% des organisations répondantes ont toutefois mis en place des actions de repérage pour détecter les personnes ayant des difficultés à lire et écrire.
Sans surprise, le secteur de l'Entretien et du nettoyage est à la pointe de la prévention (45%) et les entreprises de plus de 50 personnes (27%).
Pour que les organisations se mobilisent, il faut que les situations se multiplient: 39% des entreprises et administrations publiques concernées à plusieurs reprises ont déployé un processus de repérage en interne.
» Et lorsque des actions de repérage sont lancées, elles le sont dans 83% des cas décidées par la direction de l'entreprise ou de l'administration, la DRH (60%) ou les managers (58%).
» Face à l'ampleur du phénomène, pas moins de 91% des entreprises et administrations considèrent que la lutte contre l'illettrisme est un enjeu important (39% qu'elle doit constituer une priorité à l'avenir et 52% que le sujet est important sans pour autant être une priorité).
» Pourtant, leurs décideurs ne sont que 38% à avoir été sensibilisés à la question de l'illettrisme, avec un gros déficit d'information pour les secteurs de l'agriculture et de l'hôtellerie/restauration (31% et 34%), comme pour les entreprises de moins de 10 salariés (29%). À l'inverse, les plus sensibilisés ont été les dirigeants des entreprises de plus de 50 personnes (58%) et du secteur de l'entretien/nettoyage (53%).
» Seuls 26% des décideurs de ces organisations sont toutefois capables de mesurer à peu près correctement l'ampleur de l'illettrisme dans le monde du travail, en estimant que le phénomène touche plus d'un million de personnes en France. 29% jugent qu'il concerne «quelques milliers» de salariés et agents, et 4% que «c'est marginal».
» Enfin pour 44% des répondants, ce sont les services de ressources humaines, devant les directions d'entreprise ou d'administration (32%) et la médecine du travail (27%), qui devraient intervenir prioritairement pour s'occuper des personnes ayant des difficultés à lire ou à écrire dans leur organisation.
Ces chiffres, inédits et dramatiques, démontrent qu'il reste encore beaucoup de pédagogie à faire et que l'État devrait sans doute mettre un peu plus que 110 millions d'euros par an de crédits pour lutter contre le cancer de l'illettrisme dans le pays...et plus particulièrement des ayatollah de l’orthographe parfaite dans le monde du travail.
Méthodologie: questionnaire administré par téléphone entre le 21 août et le 1er septembre, auprès d'un échantillon de 600 entreprises privées et administrations publiques (dirigeants, responsable RH, secrétaire de CHSCT et élus) représentatives des secteurs identifiés représentant près de la moitié des personnes actives (Agriculture, Industrie, BTP/Construction, Hôtellerie et restauration, Entretien et nettoyage, Services à la personne, Fonctions publiques territoriales et hospitalières).
Dans le monde d'aujourd'hui ces personnes sont inemployables et seront au RSA toute leur vie !!!

jeudi 7 septembre 2017

Une analyse extraordinaire de lucidité



La crétinisation des milieux éduqués est extraordinaire


Pour l’historien Emmanuel Todd, la vraie fracture n’est aujourd’hui plus sociale, mais éducative.

Et la démocratie est vouée à disparaître en Europe.

Tump Brexit, Macron.
Vous analysez les bouleversements au sein des démocraties moins comme les résultats d’une fracture sociale que d’une fracture éducative…
Nous vivons une phase décisive : l’émergence pleine et entière d’une nouvelle confrontation fondée sur les différences d’éducation.
Jusqu’ici, la vieille démocratie reposait sur un système social fondé sur l’alphabétisation de masse mais très peu de gens avaient fait des études supérieures.
Cela impliquait que les gens d’en haut s’adressaient aux gens simples pour exister socialement, même les dominants et même la droite.
On a cru que la propagation de l’éducation supérieure était un pas en avant dans l’émancipation, l’esprit de Mai 68 finalement.
Mais on n’a pas vu venir le fait que tout le monde n’allait pas faire des études supérieures : selon les pays, entre 25 % et 50 % des jeunes générations font des études supérieures, et dans la plupart d’entre eux leur nombre commence à stagner.
Les sociétés ont ainsi adopté une structure éducative stratifiée.
«En haut»,une élite de masse (en gros, un tiers de la population) qui s’est repliée sur elle-même : les diplômés du supérieur sont assez nombreux pour vivre entre eux.
Symétriquement, les gens restés calés au niveau de l’instruction primaire se sont aussi repliés.
Ce processus de fragmentation sociale s’est généralisé au point de faire émerger un affrontement des élites et du peuple.
La première occurrence de cet affrontement a eu lieu en France en 1992 lors du débat sur Maastricht.
Les élites «savaient», et le peuple, lequel ne comprenait pas, avait voté «non».
Ce phénomène de fracture éducative arrive à maturité.
La lutte des classes sociales est remplacée par la lutte entre les classes éducatives ?
Oui, même si revenus et éducation sont fortement corrélés.
La meilleure variable pour observer les différences entre les groupes est aujourd’hui le niveau éducatif.
Les électeurs du Brexit, du FN ou de Trump sont les gens d’en bas (même si le vote Trump a été plus fort qu’on ne l’a dit dans les classes supérieures), qui ont leur rationalité : la mortalité des Américains est en hausse, et même si les économistes répètent que le libre-échange, c’est formidable, les électeurs pensent le contraire et votent pour le protectionnisme.
Les trois grandes démocraties occidentales ont réagi différemment à cet affrontement entre élite et peuple…
En Grande-Bretagne, il s’est passé un petit miracle : le Brexit a été accepté par les élites, et le Parti conservateur applique le vote des milieux populaires.
C’est pour moi le signe d’une démocratie qui fonctionne : les élites prennent en charge les décisions du peuple.
Ce n’est pas du populisme car le populisme, c’est un peuple qui n’a plus d’élites.
David Goodhart, le fondateur de la revue libérale de gauche Prospect, parle de «populisme décent», une magnifique expression.
Les Etats-Unis sont, eux, dans une situation de schizophrénie dynamique.
Les milieux populaires, furibards et peu éduqués, ont gagné l’élection, une partie des élites l’a acceptée (Trump lui-même fait partie de l’élite économique et le Parti républicain n’a pas explosé) mais l’autre moitié de l’Amérique avec l’establishmentla refuse.
C’est un pays où règne donc un système de double pouvoir : on ne sait plus qui gouverne.
En France, nous sommes dans une situation maximale de représentation zéro des milieux populaires.
Le FN reste un parti paria, un parti sans élites.
Le débat du second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron en a été la parfaite mise en scène.
A son insu, Marine Le Pen a exprimé l’état de domination intellectuelle et symbolique de son électorat qui est, de plus en plus, peu éduqué, populaire, ouvrier.
La dissociation entre les classes sociales est à son maximum.
L’absence de solidarité entre les groupes sociaux est typique de la dissociation d’une nation.
La France insoumise est-elle une tentative de renouer le contact entre élite et peuple ?
Elle est le phénomène électoral intéressant de cette dernière élection. 
Il m’intéresse d’autant plus que je n’y croyais pas du tout !
Les électeurs de Mélenchon sont jeunes comme ceux du FN.
Mais ce qui est vraiment original dans l’électorat de Mélenchon, c’est son caractère transclassiciste.
Ouvriers, employés, professions intermédiaires, diplômés du supérieur : toutes les catégories sociales y sont représentées.
En ce sens, les progrès de La France insoumise ne seraient pas une nouvelle forme de gauchisme, mais exactement l’inverse : une certaine forme de réconciliation des catégories sociales et éducatives françaises.
Reste à savoir si Mélenchon a dans la tête ce qu’il faut pour gérer une telle réconciliation.
Et Emmanuel Macron ?
On ne peut pas savoir ce qu’il y a dans la tête de Macron : il est jeune et trop instable, son parcours professionnel l’a montré. Il est pour l’instant sur une trajectoire de conformisme absolu. Réformer, flexibiliser, accepter la gestion allemande de la monnaie… une direction qui amène inévitablement à un ou deux points de chômage supplémentaires en fin de quinquennat. Pour Macron, poursuivre dans cette voie, c’est accepter de disparaître politiquement à 40 ans. Une hollandisation éclair.
Vous êtes un homme de gauche, comment voyez-vous sa situation aujourd’hui ?
Je ne suis pas très optimiste ! L’une des grandes faiblesses de la science politique est de réfléchir aux citoyens comme à des êtres abstraits. Mais quand on décrypte, comme je le fais, des variables sociologiques, on arrive à la conclusion qu’il existe un subconscient inégalitaire dans notre société. La stratification éducative, je l’ai dit, a provoqué une fermeture du groupe des éduqués supérieurs sur lui-même. La crétinisation politico-sociale des mieux éduqués est un phénomène extraordinaire. Le vieillissement de la population va aussi dans le sens d’une préférence pour l’inégalité. Que devient la démocratie quand les gens sont en moyenne beaucoup plus âgés et riches ? Dans le logiciel de La France insoumise, il y a la révolte. Mais des révolutions au sens mélenchoniste dans un pays où l’âge médian de la population atteint les 40 ans, je n’en ai jamais vu. Les peuples qui font des révolutions ont 25 ans d’âge médian. La société française semble dans une impasse.
Vous êtes de plus en plus critique sur l’Europe. Dans votre livre, vous craignez une dérive autoritaire du continent…
Je suis arrivé au bout de ma réflexion. Comment exprimer ces choses-là gentiment… Je ne veux surtout plus adopter la posture du mec arrogant. Que se passe-t-il en Europe ? L’Allemagne meurt démographiquement mais elle conserve un niveau d’efficacité économique et politique prodigieux. Elle a pris le contrôle de la zone euro. Je pense que les historiens du futur parleront du choix de l’euro comme d’une option stratégique inimaginable. Comme de la ligne Maginot en 1940. L’euro ne marche pas, mais il s’est installé dans les esprits pour des raisons idéologiques, et on ne peut pas en sortir. Autour de l’Allemagne, les pays latins sont en train de dépérir, avec des taux de chômage ahurissants, et les pays de l’Europe de l’Est ont vu chuter leur taux de natalité, signe d’une grande angoisse. Les inégalités sont plus fortes au sein de l’espace économique et social européen - entre les revenus allemands et roumains - qu’au sein du monde anglo-saxon qu’on dénonce toujours comme étant le summum de l’inégalité.
Mais le but de l’Union est, à terme, de faire converger les conditions de vie…
Les gouvernements élus dans les pays faibles ne peuvent plus changer les règles. Mais est-ce une surprise ? Il faut étudier l’inconscient des sociétés européennes : il y a, dans la zone euro, une prédominance de régions dont la structure familiale traditionnelle était la famille souche, ce système paysan dans lequel on choisissait un héritier unique, et dont les valeurs étaient inégalitaires, autoritaires. Au fond, mon analyse des couches subconscientes de l’Europe retombe sur un lieu commun historique : qui, dans les années 30, aurait décrit l’Europe continentale comme le lieu de l’épanouissement de la démocratie libérale ? Les berceaux de la démocratie sont le monde anglo-saxon et le Bassin parisien. Pour le reste, les contributions modernes à la politique de la zone euro, c’est Salazar, Pétain, Franco, Hitler, Dollfuss…
Est-ce que ça condamne l’idéal européen ?
Compte tenu du potentiel anthropologique et post-religieux de l’Europe continentale, il aurait été ridicule de s’imaginer qu’après le repli anglo-américain de la zone, car c’est cela qu’on vient de vivre sur le plan géopolitique, une réelle démocratie pourrait perdurer. Ce qui réémerge aujourd’hui, ce sont les traditions propres du continent européen, et elles ne sont pas propices à la démocratie libérale. La France pourrait porter des valeurs démocratiques et égalitaires… mais la France n’est plus autonome.
Le risque pour l’Europe, c’est l’autoritarisme ?
Même si la démocratie disparaît, ça ne veut pas dire qu’on va vers le totalitarisme, ni qu’on perd la liberté d’expression, et que la vie devient insupportable pour tout le monde. Mais ce qui est insupportable dans le stade post-démocratique actuel, c’est que la vie reste plutôt agréable pour les gens d’en haut tandis qu’une autre partie de la population est condamnée à la marginalité. Peut-être que le système explosera. Peut-être que la France retrouvera son autonomie et, comme les Britanniques, une façon de reformer une nation, avec ce que ça suppose de solidarité entre les classes sociales.
Vous intervenez aujourd’hui en tant qu’historien, polémiste ?
Je suis beaucoup intervenu, parfois de manière polémique, dans le débat public. 
Mais, avec ce livre, j’ai voulu revenir au plaisir de l’observation historique, sans prendre partie. 
Je suis à la fois un citoyen qui s’énerve parce que je suis toujours dans le camp des perdants, et qu’à force, c’est agaçant, mais je suis aussi un historien. 
Et ce qui est bien, c’est que même quand le «citoyen» perd, l’histoire, elle, continue. Je pense que la démocratie est éteinte en Europe. Le gros de l’histoire humaine, ce n’est pas la démocratie. L’une de ses tendances lourdes est au contraire l’extinction de la démocratie. En Grèce, en France, les gens votent, et tout le monde s’en moque. Pour un citoyen, c’est tout de même embêtant. Pour un Français qui se pense français, c’est carrément humiliant. Mais un historien sait qu’il y a une vie après la démocratie.

lundi 4 septembre 2017

BREXIT: Sa patinne



Brexit :

le ton monte dans un dialogue de sourds


Seize mois après le référendum, tout le monde campe sur ses positions et les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne n'avancent pas.

Le ministre britannique en charge du Brexit semble oublier que Michel Barnier se contente de respecter le mandat démocratique que lui ont remis les Vingt-Sept avec une séquence très précise des négociations : d’abord le règlement des sujets concernant la sortie de l’UE, à savoir le sort des citoyens européens au Royaume-Uni et des Britanniques dans le reste de l’UE, la frontière irlandaise et la question financière.
Ensuite, et seulement ensuite, des discussions sur la relation future et post-Brexit pourront être engagées.



Ce calendrier avait été accepté par le Royaume-Uni en juin dernier.
Or, au cours de l’été, Londres a changé de position et exige désormais de mener les discussions de front.
Comme dans tous les divorces, la question qui fâche le plus concerne les finances.
La presse britannique, qui se fait l’écho du gouvernement, persiste à parler d’une «facture ou d’un prix de sortie».
Or, du côté de la Commission, on parle plus de solder les comptes, c’est-à-dire de régler les montants des obligations déjà prises à vingt-huit, avant la décision du Brexit le 23 juin 2016.
Or, pour Michel Barnier, Londres ne se sent pas «légalement obligé» de remplir ses obligations.
Vendredi à Washington, David Davis s’est employé à balayer d’un air confiant les difficultés.



« Nous avons de très bons juristes»,
A-t-il affirmé, avant de reconnaître : «C’est un peu tendu. Ce sera turbulent.»
Un peu comme s’il était convaincu que, comme souvent au long de ses plus de quatre décennies d’appartenance à l’UE, le Royaume-Uni finira, à force de faire pression, par obtenir ce qu’il souhaite.

«Chantage»

De son côté, du Japon où il accompagnait la Première ministre Theresa May, le ministre au Commerce extérieur Liam Fox a estimé que l’UE ne pouvait «pas faire de chantage» au Royaume-Uni et qu’il était dans son intérêt d’engager immédiatement des discussions sur les futures relations commerciales.
Dans cette négociation, le Royaume-Uni, qui est le demandeur, oublie souvent qu’il ne peut être le seul Etat à bénéficier de la sortie.
Si David Davis a une responsabilité vis-à-vis de ses électeurs et contribuables, chacun des vingt-sept Etats membres est dans la même situation.
La sortie du Royaume-Uni impliquera forcément soit une contribution accrue des pays les plus riches au budget européen, soit une redistribution moindre pour les pays les plus pauvres.
Or, le problème crucial est là.
Pour le moment, Londres n’a pas pu apporter un seul élément dans ses réflexions sur le Brexit qui pourrait bénéficier à l’UE.
Par ailleurs, les tentatives répétées, et grossièrement visibles, de diviser au sein des Vingt-Sept, se sont révélées vaines.
Le Daily Telegraph s’est notamment fait l’écho d’un soi-disant assouplissement de la position française, qui a fait l’objet d’un démenti catégorique de Paris.

Viabilité

Mieux, en dépit d’offensives de charme répétées, les éventuels partenaires pour des accords commerciaux bilatéraux futurs restent extrêmement prudents.
C’est le cas du Japon qui n’a pas caché que sa priorité était avant tout la signature de l’accord commercial en cours avec l’Union européenne.
C’est aussi le cas des Etats-Unis, bien plus occupés à renégocier l’accord de libre-échange d’Amérique du Nord (Alena) et à se disputer commercialement avec la Chine, qu’à se pencher sur des accords futurs avec le Royaume-Uni.
D’autant que la position britannique reste toujours aussi floue, avec des déclarations contradictoires voire totalement fausses.
La Première ministre Theresa May a ainsi affirmé, lors d’une interview au Japon, qu’il est «impossible de participer au marché unique à moins d’être membre de l’Union européenne».
Ce qui n’est pas vrai, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein ont accès au marché unique sans être membres de l’UE.
Les 19 et 20 octobre prochains, un sommet réunira à Bruxelles tous les dirigeants européens, qui devront alors décider si des progrès suffisants ont été réalisés pour avancer.
Pour le moment, rien ne semble indiquer que ce sera le cas.
Sur le sol britannique, les questions sur le Brexit, sa finalité, son exécution, voire sa viabilité, se multiplient.
Il y a exactement un an, David Davis affirmait que la plupart des négociations, que ce soit avec l’UE et les futurs partenaires commerciaux, pourraient être conclues sous «douze à vingt-quatre mois».
Seize mois après le référendum sur la sortie de l’Union européenne, le bilan est nul.
D'apres un texte de S Delesalle-Stolper