«Il y a quelque chose de touchant à voir tous ces dirigeants
conservateurs venir en aide au candidat de droite en France. Il en
avait peut-être bien besoin (…) C’est le droit des dirigeants
conservateurs de se retrouver à la veille d’une échéance
importante en France. Et c’est le devoir des progressistes aussi,
en Europe, d’être ensemble aujourd’hui pour porter le même
message, celui d’un changement en Europe», a martelé
Hollande.
Face à un pacte
«qui porte le nom de stabilité mais qui
peut devenir un pacte d’austérité», le socialiste a opposé
son idée d’un
«pacte de responsabilité, de gouvernance et de
croissance». L’occasion d’une nouvelle salve contre
Sarkozy, qu’il n’a jamais nommé, une semaine après le discours
du président-candidat à Villepinte.
«Ma détermination sera
entière, contrairement à celui qui annonce d’emblée — vous le
reconnaîtrez — qu’il quittera la table des négociations s’il
n’est pas suivi» sur la renégociation des accords de
Schengen et d’un paquet de conventions commerciales, a raillé le
député de Corrèze. Lui mettra toute sa
«détermination non
pas à quitter la table des négociations, mais à y rester tout le
temps nécessaire pour obtenir la croissance, l’emploi, le
développement, le progrès.»
Pour relancer la croissance et l’investissement en France,
Hollande reprend l’idée de «project bonds», des obligations
émises par la Banque centrale européenne
«non pas pour
mutualiser les dettes souveraines, mais pour financer de nouveaux
projets de développement». L’idée, qui remonte à la
période Delors à la Commission européenne, dans les années 90, se
heurte au refus des conservateurs allemands mais le SPD n’est pas
non plus convaincu. Hollande a également réclamé à nouveau une
évolution du mandat de la BCE, autre sujet délicat avec Berlin:
«Stabiliser les prix: c’est fait. Lutter contre la spéculation:
il y a encore à faire. Et, surtout, agir pour la croissance !»
Le candidat socialiste veut aussi réorienter les fonds
structurels européens
«qui restent gelés, faute de pouvoir
être affectés».