STOP
«l'hystérie disproportionnée»
autour du débat sur l'islam
Le favori de la primaire de la droite appelle à calmer le jeu :
«Si nous continuons comme ça,
nous allons vers la guerre civile.»
Il
dénonce
la tentation de
«verser dans une
laïcité extrémiste».
«Est-ce
qu’il faut être déraisonnable ?
«Quand
on veut retirer les crèches des mairies
qui ont l’habitude
d’en faire,
ce n’est pas raisonnable non plus.
On
va aussi démonter tous les signes religieux
de
l’espace public ?
Démonter
les statues de la Vierge Marie
ou
abattre les calvaires des carrefours ?
On
est en train de devenir fous.»
Lors
de ses déplacements de campagne ou en réunion publique, il fait
souvent ce geste de la main pour réagir aux dernières saillies les
plus jusqu’au-boutistes sur l’islam ou l’immigration.
Que
ce soit la charge d’Eric Zemmour contre les
«prénoms non français»
ou des propositions en vogue dans son propre parti, voire portées
par ses rivaux à la primaire, comme d’interdire tout signe
religieux dans l’espace publique ou l’idée d’envoyer
valdinguer la Cour européenne des droits de l’Homme, par exemple pour suspendre le regroupement familial.
A nouveau Alain Juppé s’efforce de «calmer le jeu» et appelle à «apaiser le climat qui règne aujourd’hui en France», alors que le débat sur la place de l’islam ne cesse de déraper.
«Le simple mot de “musulman” suscite une hystérie disproportionnée, s’inquièt-il.
Il dénonce la tentation de «verser dans une laïcité extrémiste».
«Est-ce qu’il faut être déraisonnable ?
«Quand on veut retirer les crèches des mairies qui ont l’habitude d’en faire, ce n’est pas raisonnable non plus.
On va aussi démonter tous les signes religieux de l’espace public ?
Démonter les statues de la Vierge Marie ou abattre les calvaires au coin des carrefours ?
On est en train de devenir fous.»
«Je veux provoque moins d’hystérie mais plus d’enthousiasme»
L’ancien
Premier ministre fustige tout autant la volonté de son principal
concurrent de légiférer pour interdire le port du burkini ou les
combinaisons de surf.
«On
peut faire des effets de manche avant l’élection mais, au final,
personne ne va violer la Constitution»
Enfermement
préventif des fichés S, application du principe de précaution dans
la lutte antiterroriste, revirement sur le climat, il s’attache
encore à flinguer point par point les propositions de Nicolas
Sarkozy.
Son objectif : faire apparaître le programme de son
rival comme irréaliste pour soigner son profil de candidat crédible
et constant, même s’il ne polarise pas l’attention, convaincu
qu’au final, l’opposition des deux styles tournera en sa faveur.
La ferveur des
supporters sarkozystes en meeting quand les juppéistes écoutent
sagement leur champion ?
«Je
provoque sans doute moins d’hystérie mais plus d’enthousiasme,
veut-il croire. Les Français ont besoin de confiance et d’être rassurés par un homme d’expérience, qui cherche à les rassembler.»
Et d’ajouter cet argument massue : «Si j’en crois les sondages, je suis le seul qui peut la devancer au premier tour de la présidentielle, et la battre largement au second.»
Celui qui, deux jours après la sortie de Sarkozy sur «nos ancêtres les Gaulois», s’était plaint dans un tweet fort matinal, de «la nullité du débat politique», espère faire la différence sur le fond des projets, à défaut de vouloir (et de pouvoir) lutter sur le terrain de la médiatisation.
«J’essaie de proposer des réformes efficaces, réalistes et faisables, et de garder le cap que je me suis fixé, celui de la confiance et du rassemblement».