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jeudi 31 mai 2012

Les leçons de rigueur de Bruxelles




Les conclusions présentées à ce sujet par la Commission européenne, mercredi 30 mai, à Bruxelles.
Elles pointent du doigt toute une série de handicaps, et préconise certains remèdes pour tenter de corriger une évolution qu'elle juge préoccupante : la chute de 19,4 % des parts de marché mondiales de la France à l'exportation entre 2005 et 2010. Seuls le Royaume-Uni et la Grèce font pire au sein des Vingt-Sept. Au passage, la Commission maintient la pression sur le plan budgétaire. Pour elle, des "efforts additionnels" seront sans doute nécessaires pour tenir le cap des 3 % de déficit en 2013.
Mais les signaux envoyés par Bruxelles prennent les allures d'une feuille de route pour son successeur.


LE COÛT DU TRAVAIL
Plutôt critique, le rapport clôt une enquête approfondie ouverte en février, à l'encontre de la France, et de onze autres Etats européens (Italie, Espagne, Royaume-Uni, Danemark ou encore Suède).



Une petite équipe de fonctionnaires européens est venue discrètement à Paris, pendant la campagne électorale, pour dresser l'état des lieux. Leur constat s'inscrit dans le cadre du dispositif de surveillance macro-économique, un nouvel instrument dont l'objectif est de détecter et de corriger des problèmes graves, tels un déficit commercial trop lourd, une bulle spéculative immobilière ou un chômage trop élevé.
Il s'accompagne de recommandations que les gouvernements ne sont pas obligés de suivre à ce stade.
Dans son état des lieux, la commission souligne les problèmes du coût du travail en France.
Elle ne préconise pas de baisser les salaires, comme elle l'a fait pour les pays sous assistance financière (Grèce, Irlande, Portugal), mais suggère la modération : "Depuis 2000, les salaires nominaux ont augmenté plus vite que la productivité", note-t-elle. Résultat, les entreprises exportatrices, pas assez présentes sur les marchés émergents les plus dynamiques, ont dû rogner sur leurs marges pour limiter leurs pertes de part de marché.
La commission s'inquiète aussi de la fiscalité pesant sur le travail, et préconise de l'alléger et d'alourdir dans le même temps la taxation environnementale. Bruxelles recommande à la France de réduire les niches fiscales, pour élargir ses revenus fiscaux, et mieux combler ses déficits. Tandis que François Hollande annonce sa réforme fiscale pour juillet-août, "le système peut être rendu plus favorable à la croissance et à la compétitivité", conseille la commission. Pour elle, "l'efficacité de certains taux réduits de TVA est questionnable".
Les remarques de Bruxelles abordent aussi des terrains potentiellement plus conflictuels avec la gauche française. Ainsi, la concurrence est-elle jugée "sous optimale" dans le commerce de détail, les services, et les industries de réseau, comme l'électricité, et le transport ferroviaire.
La commission critique de surcroît le manque de flexibilité du marché du travail, sa segmentation qui pénalise les jeunes et les seniors. D'après Bruxelles, cette segmentation est due "en particulier au haut degré de protection légale" incluse dans les contrats du travail. Petite provocation : les licenciements économiques devraient être rendus possibles pour améliorer la rentabilité des entreprises, et leur compétitivité.


"COUP DE POUCE" AU SMIC
A propos du smic, auquel M. Hollande veut donner un "coup de pouce" sans déstabiliser le monde des affaires, la commission salue sa relative stabilisation ces dernières années. Pour elle, cet outil ne doit pas pénaliser l'entrée dans le monde du travail, alors qu'un jeune français sur quatre est au chômage.


La RIGUEUR c'est sabrer dans les dépenses de santé des Français
Bruxelles met aussi en garde implicitement contre le toilettage, même partiel, du régime des retraites annoncé par le nouveau gouvernement. M. Hollande a promis de revenir à l'âge de départ à 60 ans - contre 62 ans - pour ceux qui ont cotisés 43 ans. Pour la Commission, la réforme adoptée à l'initiative est "positive" : elle garantit un retour à l'équilibre du régime des retraites en 2018, sauf incident majeur.
Mais rien n'est acquis pour l'après 2020 regrette-t-on à Bruxelles, en encourageant plutôt le gouvernement à poursuivre dans la voix d'un allongement de la vie active, sauf a faire des coupes supplémentaires dans les dépenses de santé comme préconisées par BARROSO pour tenir le cap, et contrôler les dépenses des collectivités locales.


Les Prescripteurs et Agents de santé publique vont donc payer un lourd tribus au redressement de nos déficits publiques




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