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mercredi 4 février 2015

HARCELEMENT MORTEL?



L'ENFER EST DANS LA CLASSE

Plongée dans le quotidien d'élèves d’un collège .

En donnant la parole aux victimes de harcèlement

et de mauvais traitements.



On estime à 1.2 millions le nombre d'enfants victimes

Nicolas semble tout gêné d’en parler. De ressasser ces «trucs» qu’il a envie «d’oublier». Mais a 12 ans, il raconte timidement, le harcèlement dont il a été victime en sixième. «Ça a commencé par des mots incessants, chiants, dont je ne me souviens pas. Ils m’emmerdaient en sortant des cours, ils me poussaient, ils me disaient des mots du genre "intello".
J'en avait beaucoup entendu parler à la télé, sur Internet. Des cas d’enfants qui se suicident en laissant juste un mot d’adieu». «D’entendre toujours parler de ces cas aussi dramatiques, j’avais fini par me dire qu’on en faisait tout un plat dans les médias pour faire de l’audience».
Jusqu’au jour où son frère, Mathieu, l’a appelée pour lui confier que son fils en était lui-même victime. Alors, pour «décortiquer» ce phénomène, elle a passé trois semaines en immersion au sein d’un collège .
Isolement.
Il faut exhorter les victimes à «briser la loi du silence». De plus en plus d’ados racontent leur calvaire, rarement la parole leur avait été aussi longuement donnée.
On y voit ces collégiens, avec leurs bouilles de gamin, décrire et analyser avec leurs propres mots tous les rouages du harcèlement. Ses manifestations cruelles, comme les insultes, ou violentes, tels les «taquets» et autres «bastons».
L’isolement, le mal-être des souffre-douleur. «Les victimes ont honte d’être choisies par tout le monde.
Elles se disent : "Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai de plus ou de moins que les autres ?"» .
Et surtout ce harceleur, le bourreau qu’ils identifient très bien. «Il marche en bande. Il est tout le temps avec une personne, il ne reste jamais tout seul. Il est connu dans tout le collège, même les profs le connaissent.»
Au fil des histoires des victimes, des harceleurs, des témoins passifs, c’est surtout la banalisation du phénomène dans l’univers de ces ados qui se dessine.
«Ils n’ont aucun problème à en parler. Pour eux, le harcèlement fait partie de leur quotidien.
Selon les chiffres officiels, 10% environ des élèves seraient victimes du harcèlement scolaire, mais je pense que c’est plutôt 100%.
Tous ont eu, à un moment donné, la sensation d’être en difficulté d’intégration.»
Passage obligé ? En dehors des cas dramatiques, des élèves abîmés à jamais par leur statut de victime, et tout en condamnant la violence, la réalisatrice met en lumière le processus de sociabilisation des enfants. Comment apprend-on à vivre en communauté ?
A trouver sa place ? Lors de saynètes que la réalisatrice leur a proposé d’écrire, les ados rejouent ces scènes de cour de récré. Tobias analyse : «Le collège, c’est comme un grand théâtre, tout le monde joue un rôle.»
«Chevaliers».
Difficile pour les adultes et les équipes éducatives de trouver leur place dans ce processus.
Devant l’impuissance des parents, leur désarroi, face à la souffrance de leur enfant ;
C’est à l’école de leur «donner les moyens de l’apprentissage de la vie en société», les adultes semblent marcher sur des œufs.




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