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mardi 27 janvier 2015

La religion à l'école,


Un problème largement exagéré

et circonscrit par les chefs d'établissements.



Des difficultés pour parler de la Shoah

ou de sexualité aux élèves ?

Le problème existe mais est suscité par des fantasmes entretenus par des adultes irresponsables.



A chaque fois que le débat sur la laïcité resurgit, suite aux attentats, revient au galop avec ces discours sur la difficulté, voire l’impossibilité des enseignants à aborder dans certaines classes des sujets, comme la Shoah, le conflit israélo-palestinien ou bien Voltaire et l’esprit des Lumières.



En 2011, l’UMP proposait déjà dans sa convention laïcité d’inscrire dans la loi «l’interdiction de se soustraire au programme scolaire obligatoire» pour permettre aux enseignants d’imposer leurs cours, parce que «l’école de la République n’est pas un "service à la carte"»

Mais qu’en est-il dans les faits ? Dans son rapport datant de mai, l’Observatoire de la laïcité parlait de «contestations globalement rares, présentées comme marginales ou très localisées» et «le plus généralement gérées par l’intervention des chefs d’établissement et sans conséquence grave».



Le débat est ressorti ces derniers jours du placard à la suite d'un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale sur «les signes et manifestations de l’appartenance religieuse dans les établissements scolaires».
Un long chapitre est en effet consacré à la difficulté d’enseigner certains points du programme dans des matières diverses (histoire-géo, SVT, sport…). 
 
Mais ce rapport date de 2004 et, comme l’explique son auteur, Jean-Pierre Obin en introduction, «cette étude ne peut prêter à généralisation et à dramatisation excessive : les phénomènes observés l’ont été dans un petit nombre d’établissements [une soixantaine, ndlr]».
 
Impossible d’avoir une idée de l’ampleur des difficultés rencontrées par les enseignants.

«Bien sûr, c’est parfois compliqué, mais aucun sujet n’est interdit.
François Da Rocha, prof d’histoire-géo au lycée Jean-Moulin de Roubaix (Nord), considéré comme difficile .
Il se dit un peu fatigué d’entendre cette rengaine sur «les sujets tabous» à l’école. 
 
«C’est évident, parler du théorème de Pythagore est moins conflictuel, mais les difficultés que l’on peut rencontrer sont aussi la preuve que notre discipline est importante. 
 
Et puis, il est parfois tout aussi compliqué pour mes collègues des lycées favorisés de parler du marxisme…
Tout sujet qui parle d’un monde qui n’est pas celui des élèves peut poser des difficultés.»
 
Hubert Tison, président de l’association des professeurs d’histoire, qui compte 7 000 adhérents, abonde : «Oui, les incidents existent, mais pas seulement là où l’on croit. J’ai par exemple en tête le témoignage d’un enseignant dans un collège rural jouxtant une gendarmerie : les parents se plaignaient, jugeant qu’on parlait trop d’islam à leurs enfants.»
Un professeur de Neuilly-sur-Seine, perturbé dans son cours il y a quelques années par des élèves de confession juive qui refusaient d’entendre le mot «Palestine». 
 
Pour Constance Huber, prof de français dans le Val-de-Marne, «quelles que soient les remarques, il est préférable que les élèves les disent, plutôt qu’ils restent silencieux et n’en pensent pas moins.
Cela permet de travailler dessus, de déconstruire certains discours et de les faire évoluer. 
 
C’est notre métier».

C’est pour cela qu’un principal de collège, préférant rester anonyme, insiste sur l’importance de la formation des enseignants : «L’enjeu, il est là, aujourd’hui : avoir les épaules, les armes suffisantes pour savoir répondre.»

d'après un texte de Marie Piquemal

1 commentaire:

  1. Instaurer le port d'un uniforme en primaire et CES pour commencer. Ça réglera déjà un certain nombre de problèmes de sécurité et de visibilité de nos enfants mineurs.

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