Nous
serions les grands flemmards
de l'Europe
DIXIT
LE PATRONAT FRANCAIS
Une
étude de l'Institut Rexecode indique que les salariés hexagonaux
seraient parmi ceux travaillant le moins en Europe.
Une
analyse de chiffres à nuancer car réalisée par un institut très
proche du patronat.
les
travailleurs français de nouveau pointés du doigt pour leur faible
temps du travail.
Le
document livre de nouvelles et précieuses données sur le «temps de
travail effectif annuel», seule mesure pertinente du temps de
travail
pour effectuer des comparaisons internationales.
On
apprend ainsi que la France fait figure de «bonnet d’âne», selon
les
termes de nos confrères, notre pays se situant, en 2013, au 2e
rang des
pays où l’on travaille le moins en Europe.
D’après
l’étude Rexecode, les salariés à temps complet dans l’Hexagone
travailleraient en effet 1661 heures par an, juste devant la Finlande
(1648 heures), mais loin derrière l’Italie (1781 heures),
l’Allemagne
(1847 heures), et surtout le Royaume-Uni (1900 heures).
Avec
les temps partiels, la France fait quasi jeu
égal avec l’Allemagne:
Première
observation: depuis 2010, dernière année publiée par
Rexecode,
l’écart avec l’Allemagne s’est resserré. Il est passé de 225
heures en 2010 à 186 heures en 2013, nos amis d’outre-Rhin ayant
davantage réduit leur temps de travail sur la période (-56 heures)
que
nous (-18 heures).
Pourquoi
cette étude est à prendre avec des
pincettes :
d'abord
il s’agit là de données, pour les seuls salariés à temps
complet.
Et
que pour calculer (et comparer) le temps de travail de l’ensemble
d’une société, il aurait fallu réintégrer les temps partiels.
Leur
développement ne constitue en effet, à l’échelle de la
population
active, rien d’autre qu’une forme (souvent imposée)
de réduction du
temps de travail.
L’Allemagne,
pour ne citer qu’elle, est friande de RTT qui ne disent pas
leur
nom. Elle compte ainsi 26,7% de temps partiels, contre 18% en
France.
En
calculant le temps de travail de l’ensemble des salariés (temps
complets et partiels), la France, avec 1536 heures par an, grappille
ainsi
quelques places: elle passe devant les Pays-Bas (1357 heures),
le
Danemark (1511 heures), la Suède (1525 heures) et fait quasiment
jeu
égal avec la Finlande (1538 heures).
Elle
se place surtout à 44 heures seulement de l’Allemagne (1580
heures), cet écart ayant été divisé par deux en trois ans (87
heures en
2010), et représente, au final, une différence de 2,7%…
Il
s’agit peut-être même de la marge d’erreur que semble suggérer
Eurostat co-auteur de cette étude , et que Rexecode a du admettre .
On
apprend ainsi que la façon différente de présenter les
questionnaires
des deux côtés du Rhin conduirait les Allemands à
oublier de déclarer
certains congés…
Bref,
l’un dans l’autre, les Français semblent travailler, pour
l’ensemble
des salariés, la même durée sur l’année que les
Allemands.
«La
France a fortement baissé son temps de travail dans les années
2000, notamment suite aux 35 heures. Depuis, il est quasiment stable,
voir à tendance, à remonter légèrement.
A
l’inverse, l’Allemagne, elle, est dans une tendance baissière».
Les
deux durées, si écart réel il y a, pourraient donc se recouper
sous peu.
L'étude
ne prend nullement en compte les salariés Cadres au forfait, et
les
innombrables heures supplémentaires jamais déclarées et rarement
payées… en France et ailleurs !!!
Une
durée élevée du temps de travail, enfin,
n’est pas forcément
signe d’un haut niveau de
développement.
Les
salariés qui travaillent le plus en Europe sont ainsi, dans l’ordre:
les
Roumains (2093 heures), les Croates (1942 heures), les Bulgares
(1933 heures), les Grecs (1923 heures), ou encore les Hongrois
(1917).
La
compétitivité d’un pays résulte en effet de moult autres
critères, dont
la productivité et où la France reste bien placée.
D'après
un texte de Luc PEILLON
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