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mardi 15 avril 2014

DEVALUATION


 

Dévaluer l'euro ou dévaluer les salaires ?







La décision de dévaluer ou pas l'euro reste suspendue à la BCE et aux consensus de UE.



Il existe aujourd'hui un accord assez large pour estimer que, pour les pays du sud, l'euro est surévalué d'à peu près 10 %».



Quand un pays est en régime de liberté des taux de change, il a la possibilité de dévaluer.
Mais s'il est intégré à la zone euro, il lui reste à espérer dans l'idéal que la BCE intervienne sur le marché pour faire baisser l'euro.



Le problème est qu'un certain nombre de pays, dont l'Allemagne, estiment qu'une telle mesure serait contre-productive.

Pour l'Allemagne, si l'euro est surévalué par rapport à nos prix intérieurs, c'est parce que nos prix intérieurs sont trop élevés.» 

Il suffirait de faire les réformes nécessaires pour retrouver la bonne compétitivité 

C'est la dévaluation des salaires et du social.

En somme, que disent les partisans d'un euro plus faible ? 
 
Que la crise de la dette et les restrictions budgétaires ont provoqué une baisse générale des prix (0,5 % d'inflation) alors que l'objectif de la BCE est 2 %. 
Un taux d'inflation trop bas qui empêche la reprise et freine la croissance.

De là, il est tiré argument en faveur d'une politique monétaire plus souple pour booster l'inflation et éviter la hausse de l'euro qui tend elle-même à aggraver les risques de déflation.
 
En janvier, une étude du Conseil d'analyse économique testait les conséquences d'une baisse de 10 % de l'euro sur notre économie. Dans ses conclusions, le CAE, tablait sur une hausse de 8 % de la valeur de nos exportations. Pour les experts, l'impact d'une dévaluation de l'euro par rapport au dollar serait plus sensible que par rapport au yuan par exemple.

Comment pousser la BCE et UE?

On sait qu'une variation de prix a un effet direct sur le volume des exportations vers les pays de l'OCDE, les biens français devenant du coup concurrentiels. Une dépréciation de l'euro de 10 % entraînerait une hausse du PIB de 0,6 % après un an et de 1 % après deux ans. En attendant, la question est de savoir comment infléchir la politique de la BCE. « Sommes-nous assez entreprenants pour parvenir à pousser la BCE à intervenir sur le taux de change, ou bien considérons-nous que la BCE ne fera rien face à des thèses allemandes jugées dominantes ?

Euro fort, importations moins chères... de l'Or Noir

Dans le paysage actuel, on aura bien du mal à trouver des partisans d'un euro fort, si ce n'est dans quelques pays, Allemagne en tête. Il est vrai qu'Outre-Rhin, on est moins sensible au taux de change qu'en France ou dans les États du pourtour méditerranéen. Plus l'euro est fort, moins onéreuses sont les importations pour une industrie allemande très tournée de niches vers le haut de gamme.

L'Allemagne a orienté sa production en délocalisant une partie de la confection de ses pièces dans des pays à plus faible monnaie comme l'Europe de l'Est qui se trouve à ses frontières immédiates.

En Allemagne, on trouvera donc bien des inconvénients à un euro faible. La chancelière en profite au passage pour nous servir quelques vérités. Si l'euro est surévalué par rapport à nos prix intérieurs, c'est bien parce que nos prix intérieurs sont excessifs. 

A nous, en substance, d'engager les réformes nécessaires pour retrouver la bonne compétitivité. 

Selon Élie Cohen «la solution pour les Allemands serait que nous nous engagions dans une dévaluation fiscale dans laquelle nous baisserions nos prix, donc nos salaires, pour retrouver un niveau de compétitivité qui nous permette de continuer à être présent à l'international. En bref, il nous faudrait baisser nos coûts salariaux et notre pression fiscale sur les entreprises…»

Des inconvénients à une dévaluation de l'euro, il y en a incontestablement aussi. Un taux de change surévalué, bref un euro fort, reste une bonne chose pour notre facture énergétique.

La crainte d'une facture énergétique en trop forte hausse, sauf si l'énergie renouvelable vient à s'imposer !



«Si on dévaluait demain de 10 % la monnaie européenne, nous serions effectivement plus compétitifs sur les marchés extérieurs, mais notre facture énergétique croîtrait automatiquement de 6 milliards d'euros. 

Bref, les avantages qu'on gagne d'un côté, on les perd de l'autre et vice-versa», précise Élie Cohen. 

Quoi qu'on dise, on sait depuis le début qu'une monnaie commune et des conditions de compétitivité très variées entre pays européens, créent des distorsions d'un État à l'autre. 
 
Le bon taux dollar-euro serait probablement d'1,50 euro pour l'Allemagne, d'1,20 pour la France, d'1,10 pour l'Espagne, d'1 pour le Portugal et la Grèce.

Il existe des différentiels de compétitivité intrinsèques qui ne sont pas du tout reflétés par le taux unique de l'euro qui est aujourd'hui de 1,38 ou 1,39», conclut l'économiste.

D'apres un texte de Jean-Marie Decorse



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