Anne-Marie Gaignard dénonce et prouve que notre système scolaire ne fonctionne pas correctement»
«J'ai été égarée toute petite dans la forêt des mots.» «Des
sbires (…) venaient embrouiller mon esprit quand je cherchais
l'orthographe correcte d'un nom commun ou le bon accord d'un
participe passé. Et ils riaient de moi quand j'échouais.» Combien
d'incompréhension et que de détresse d'enfant face à l'orthographe
et à la grammaire.
Loin des écrits crispés déplorant l'inquiétant niveau des
écoliers, elle y raconte simplement son histoire et pose un regard
critique sur notre système éducatif. Un système conçu selon elle
pour les bons élèves, où enseignants, parents et professionnels de
santé, orthophonistes en tête, se renvoient la balle, et où le
recours aux MDPH (maisons départementales des personnes handicapées)
est de plus en plus courant.
Diagnostiquée dyslexique à 9 ans, Anne-Marie Gaignard a traîné sa mauvaise orthographe jusqu'à l'âge adulte, pour découvrir finalement qu'elle était «dysorthographique». Une nuance sans importance?
«Une étiquette médicale sur un problème pédagogique»
La dyslexie, difficulté d'apprentissage de la lecture, qui, selon de récentes recherches publiées dans la revue Neuron , serait due à un dysfonctionnement du cortex auditif gauche, est reconnue comme un trouble du développement des acquisitions scolaires par l'OMS depuis 1991. Elle toucherait de 8 à 12 % de la population, dont 5 à 15 % des enfants - deux garçons sont concernés, pour une fille. Elle est, de fait, une cause de la dysorthographie, sans pour autant être la seule. La dysorthographie peut aussi être causée par une défaillance pédagogique. Et pour Anne-Marie Gaignard, cette défaillance tient à la méthode de lecture «globale», qui s'est installée dans les établissements dans les années 1970, par opposition à la méthode syllabique. Pour Anne-Marie Gaignard, l'erreur de diagnostic illustre l'incapacité du système à répondre aux difficultés des enfants. «La dyslexie est devenue une étiquette que l'on colle systématiquement sur l'élève récalcitrant. On colle une étiquette médicale sur un problème pédagogique.»
À 50 ans, Anne-Marie Gaignard a pris sa revanche. Auteur de
deux séries de livres de grammaire destinés aux enfants, elle
dirige près d'Angers un centre de formation continue pour adultes et
reçoit des enfants en difficulté au sein de son association, Plus
jamais zéro. Un métier qu'elle est heureuse d'exercer, mais qui «ne
devrait pourtant pas exister». «Je suis la preuve que l'école ne
fonctionne pas correctement», résume-t-elle.
Sa colère contre le système scolaire est restée intacte. Dans
son ouvrage, elle pointe du doigt la formation des enseignants, faite
d'«idées ronflantes» mais ne fournissant «aucun outil réel».
«Où est passée la pédagogie, celle qui fonctionne, qui fait de
vrais petits miracles?» interroge-t-elle.
«Les mots, c'est la vie, ils donnent accès à tout», explique
l'auteur, qui conclut à «l'échec de l'école de la République».
Un petit message à Vincent Peillon, ministre de l'Éducation, qui
entend précisément «refonder» cette école…
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«La Revanche des nuls en
orthographe», d'Anne-Marie Gaignard, avec Gaëlle Rolin,
Calmann-Lévy, en librairie le 22 août.
L'Art d'Instruire de Ivor K.DAVIES avait déjà tout dit.
RépondreSupprimerLe dixième commandement de l'Art d’instruire dit:
Si l'élève n'a pas appris,
c'est que le professeur a mal instruit,
Cette méthode a été appliquer pour former tous les ingénieurs et cadre maison des trentes glorieuses!!!!