Plaidoyer de Pierre-Etienne Rault un
végano-sceptique
Un
rapport fusionnel a longtemps
lié l'homme et son territoire, l’être
fait d’os et de chair à son
environnement organique et
minéral.
Si quelque part, au pays,
une grange était à bâtir, alors un
instinct de territorialité guidait
naturellement le paysan vers le
plus proche filon d’argile pour
l’entreprise de maçonnerie, vers
l’arbre multicentenaire pour
l’entreprise de charpente, vers les
champs de seigle pour l’entreprise
de couverture.
L’ensemble
constituait un ouvrage
indigène bâti à coups d’ingéniosité.
Les objets du quotidien, comme les outils de travail, étaient également faits de particules arrachées aux territoires.
Chacun d’eux était façonné par l’habileté de mains savantes, à partir de matériaux débusqués dans le pli d’une roche, la lisière d’un bois, le lit d’une rivière, les entrailles d’une bête.
Os, cuirs, laines, plumes, crins, tendons, cornes, bois, graisses et suints sont autant de matériaux provenant du monde animal et dont l’Homme a su, un jour, trouver une utilité.
Jusqu’à l’ère thermo-industrielle et l’avènement de la plastochimie, on recourait autant qu’il était possible de le faire à ces matériaux naturels, indigènes et renouvelables.
On leur trouvait des propriétés dont les qualités multiples concordaient avec un grand nombre d’usages : vêtements, colles, harnais, bougies, brosses, lubrifiants, isolants, sacs, selles, chaussures… On trouvait dans le monde végétal ou minéral d’autres matériaux tout aussi utiles mais dont les propriétés ne pouvaient pas toujours rivaliser ou même simplement remplacer les matériaux d’origines animales.
Il fallait donc compter sur les trois mondes, animal, végétal, et minéral pour que le territoire déploie l’ensemble de ses richesses et pourvoie ainsi aux besoins élémentaires des sociétés.
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