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samedi 14 avril 2012

L'HUMILIATION



La singularité de cette étrange campagne, ou «le politique s'est laisser humilier par l’économie, par la puissance de l’intendance».
Il est un fait de la crise, de ses réalités comme de ses menaces , a aiguillonné, imprégné, façonné tous les débats comme jamais sous la Ve République. Chaque candidat a même dû accepter de se laisser interroger comme s’il passait un grand oral d’économie. Dans un ultime baroud d’honneur, Nicolas Sarkozy a cru devoir brandir, cette semaine, le spectre d’un troisième tour - économique et financier cette fois - qui viendrait terrasser la France en cas de victoire du candidat socialiste.
Au procès de l’irresponsabilité qu’intente la droite à la gauche, on peut légitimement répliquer qu’une austérité généralisée, aveugle et injuste n’a jamais fait une politique.
Et surtout ne crée pas de croissance. La preuve par la Grèce. Mais, à quelques jours du premier tour, force est de constater que cette «autre politique» n’est dessinée qu’en filigrane. Les choix politiques et économiques, fiscaux notamment, ne sont pas identiques, et souvent même diamétralement opposés. Mais les «programmes de redressement» comportent trop des paris incertains sur l’avenir pour être tout à fait crédibles. C’est aussi l’un des effets de la crise : dans un monde interconnecté, nul ne peut plus prétendre détenir la recette magique de la croissance. Le politique n’a pas a abdiqué, mais il ne peut plus prétendre à la toute puissance, ni jouer les cavaliers solitaires.
le philosophe Jean-Pierre Dupuy

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