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jeudi 8 mars 2012

Jean Louis NADAL parle

Déclaration de Jean-Louis Nadal, l'ancien procureur général de la Cour de cassation

J'ai exercé pendant 44 ans et je suis aujourd'hui à la retraite. Je ne suis donc plus lié à l'obligation de réserve et je veux dénoncer la souffrance dans laquelle se trouve la justice. Les choses sont simples : depuis le début de ce quinquennat, la situation de l'institution judiciaire ne fait que se dégrader. Cette situation est telle qu'il faut s'atteler le plus rapidement possible à restaurer un état de droit. Il faut que dans notre pays chacun puisse sentir qu'il y a un état impartial, ce qui n'est malheureusement plus du tout le cas. Les citoyens ne sont pas dupes. Beaucoup n'ont d'ailleurs plus confiance en la justice.

Vous dites donc que la justice subit des pressions de la part du pouvoir politique en place.
Il est plus que temps de couper avec « la justice du pouvoir » pour rétablir le « pouvoir de la justice ». Depuis le début de ce quinquennat, nous baignons dans un climat d'affaires politiques où l'on voit bien que la justice est invitée à servir plutôt qu'à faire jaillir la vérité.


Vous parlez de dossiers comme ceux de l'affaire Karachi ou Bettencourt ?
Je ne m'exprimerai pas sur des dossiers en cours. Il y a, je le redis, une dégradation des principes de l'impartialité. Le pouvoir politique a tout fait pour ridiculiser la justice, pour tenter de la contrôler. Pour « vendre » son tout sécuritaire aux dépens de la prévention, il l'accuse aussi d'être responsable de certains grands faits divers à cause, selon lui, du manque de réponse qu'elle y apporte.


La mise en examen du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, pour « violation du secret des correspondances » dans l'affaire des « Fadettes » de journalistes du Monde, n'est-elle pas l'une des conséquences de ces dérives ?
Ce qui arrive à Philippe Courroye, comme au juge Prévost-Desprez est un grand gâchis pour la justice. 


Il faut, vraiment, le plus vite possible, mettre en œuvre un plan Marshall, prendre les mesures pour sortir la justice de la sphère du politique. ça prendra du temps mais il faut le faire pour notre pays et ses citoyens ».

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