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jeudi 11 janvier 2018

DES ASSASINS EN VOITURE


 

Diminuer la vitesse de 10km/h n’est pas la seule bonne mesure du Gouvernement 

 

Dépassionnons le débat.
C’est toujours difficile, quand on 
parle de voiture, d’accidents, de 
vitesse…

Les bons conducteurs se sentiront 
culpabilisés, les chauffards se 
sentiront fliqués, les victimes 
seront 
virulentes car touchées dans leur 
chair, parfois dans leurs chers, et 
l’opposition ne laissera jamais 
passer une telle occasion de 
s’opposer.
Se qui se passe mérite l’application 
d’une méthode à contre-courant :  
regardons de près ce qui est 
annoncé pour en avoir une 
meilleure vue d’ensemble.

Nous n’avons entendu dans les médias et dans les bouches de tous, de la France Insoumise au Front National en passant par les bancs des Socialistes et des Républicains, que la diminution de la vitesse sur les routes. 

Une seule mesure. Sur les dix-huit que compte le plan du Gouvernement. Cela fait 17 bonnes raisons de se pencher sur les détai.

Tout d’abord, cessons la mauvaise foi. 

Un certain nombre d’arguments frappants 
sont venus à la bouche de beaucoup de « 
défenseurs des automobilistes ».
 
J’ai vu par exemple des déductions surprenantes du type « moins de vitesse = plus de temps de parcours = plus de pollution » ou « = plus d’accidents ». 

Ou encore « tant qu’on y est, roulons à 30km/h ». Bref, faut-il s’attarder là dessus ? Non, je ne pense pas.

Et puis certains ont eu de bons arguments : « il n’y a pas que la vitesse qui compte ». 

Et c’est vrai !

Si le plan gouvernemental s’était contenté de diminuer la vitesse limite, ça aurait été décevant.

Mais heureusement, il y a plein d’autres mesures, mais personne ne vous en a parlé car elles font moins râler.

C’est même le contraire, on a des dispositions très pragmatiques, loin de toute idéologie. 

Sur l’alcoolémie au volant, par exemple.

Les peines existantes sont déjà très lourdes, mais n’empêchent pas les accidents.

On a bien imposé d’avoir un éthylotest à bord des voitures, avec une efficacité nulle (si ça n’est l’enrichissement des fabricants d’éthylotest), on revient donc sur cette mesure.

Par contre, on va développer l’usage de l’éthylomètre-anti-démarrage.

À la fois pour les conducteurs récidivistes, mais aussi, et c’est une première, pour permettre de continuer à conduire malgré une suspension de permis.

Sur ce coup, on a du macronisme pur jus : un conducteur alcoolique a qui on enlève le permis et qui va donc perdre son emploi ne va pas pouvoir se sortir d’une telle situation.

Donc on lui laisse une chance de se soigner et de continuer à travailler pour qu’il s’en sorte.
 
En étant impitoyable en cas de récidive ou de non-respect de l’obligation d’installer un éthylomètre.

Sur le même principe très « en même temps », un projet a plus long terme a été annoncé, concernant l’installation d’un contrôleur électronique de vitesse pour les conducteurs ayant commis de grands excès de vitesse et ayant eu leur permis suspendu. 
 
Ils auraient le droit à un « sursis », matérialisé par un boitier qui détecterait le moindre excès de vitesse et, en cas d’infraction, verraient leur permis effectivement suspendu. Une sorte de bracelet électronique pour voiture, en quelque sorte.
On est très loin de la simple mise au ban des conducteurs.
Je ne sais pas vous, mais les plus dangereux que je croise au quotidien, plus encore que ceux qui roulent vite, sont ceux qui ont une main occupée par leur téléphone.
Du coup, je suis assez content de voir le renforcement des sanctions, allant jusqu’à la suspension immédiate du permis si une infraction a été commise pendant l’usage du téléphone.
Le déficit d’attention dans ces situations est réel, et très, très dangereux.
Enfin, les dangers publics (ceux qui roulent drogués / bourrés / trop vite) pourront voir leur véhicule envoyé directement en fourrière pendant une semaine, de quoi les calmer rapidement.
Pour contrer l’argument « conducteurs vaches à lait », le gouvernement prévoit de rendre public l’emplacement des radars, les recettes générées et les données accidentologiques les concernant.
En revanche, les forces de l’ordre auront des accords avec les systèmes de navigation (Waze et autres Coyote) pour bloquer les informations relatives aux contrôles routiers pour renforcer leur efficacité.
Un élément particulièrement intéressant: les recettes générées par la diminution de la vitesse seront fléchées sur des investissements dans le médical et le psycho-social pour la prise en charge des victimes de la route.
Mais tout n’est pas tourné autour des infractions et du conducteur. Bien qu’on envisage la vidéo-verbalisation pour les conducteurs qui ne laisseraient pas traverser les piétons, on donne aussi des moyens pour améliorer l’aménagement des passages piétons, avec plus de signalisation, et des installations complémentaires pour les personnes handicapées.
On améliore aussi la prévention des conducteurs de deux-roues sur l’importance des équipements de protection, et on leur permet d’être plus visible en autorisant l’allumage des anti-brouillards.
On va mettre à disposition des acheteurs de véhicules d’occasion l’historique détaillé des réparations importantes, pour stopper le traffic des épaves roulantes. On va allonger le stage de sensibilisation obligatoire lors d’une récidive, et en personnaliser le contenu.
Enfin dans la partie « éducation routière », un lot d’éléments plus ou moins nouveaux: sensibilisation des enfants dès l’école (enfin !), signature d’une charte numérique aux nouveaux titulaires du permis (j’ai un léger doute sur l’efficacité, mais passons), valorisation des bons comportements routiers (à voir…).
Le gouvernement propose aussi d’avoir plus de tronçons sur lesquels la vitesse limitée sera dynamiquement réglée, ce qui a prouvé son efficacité notamment pour diminuer les bouchons lors des départs en vacances.
On est donc loin de se limiter à une diminution de la vitesse maximale autorisée, on est loin de seulement augmenter « l’arsenal répressif » (brrr ça fait peur), on a un ensemble de mesures cohérentes et couvrant un large spectre de risques.
Est-ce qu’elles seront populaires ? Non, je ne connais aucune répression qui le soit.
Est-ce qu’elles seront efficaces ? L’avenir nous le dira, rendez-vous est pris.

Tribune de Pierre Luce, citoyen engagé En Marche !

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