une
évaluation scolaire qui
«stimule» au lieu de «décourager».
Jugé
contre-productif, le système de notation à
la française est remis
en question par Benoît
Hamon qui veut une politique d'évaluation
qui
«stimule» au lieu de «décourager».
C'est
Benoît Hamon qui s'y colle en lançant la «conférence nationale
sur l'évaluation des élèves».
Laquelle
devrait parvenir d'ici à décembre à un «consensus» sur une
notation plus bienveillante» estime le ministre de l'Éducation
nationale.
Alors
au panier les bons vieux 4/20 en philo qui déprimaient, le 11/20
en
géo qui «suffisait» ou ces «zéros» qui pouvaient faire penser
qu'on
«valait zéro» ? «La note doit être utilisée à bon
escient. Elle est utile,
mais quand elle paralyse, on doit lui
substituer d'autres formes
d'évaluation» .
La
rue de Grenelle reprend là une direction indiquée par le président
de la République sur un sujet très controversé, lors de la clôture
de la
concertation sur l'école de novembre 2012.
«Je
fais mienne vos propositions sur la notation, dont l'objet est
d'indiquer un niveau plus que de sanctionner», avait alors indiqué
François Hollande .
Le
principe de faire évoluer l'évaluation des élèves pour éviter
une
«notation-sanction» figure depuis dans la loi de Refondation de
l'école
défendue par Vincent Peillon.
L'évaluation
doit permettre aux enseignants et aux enfants de mesurer
les progrès
accomplis et ceux qui restent à accomplir. Il faut qu'elle
soit plus
exigeante, qu'elle en dise plus ; qu'elle soit bienveillante et
qu'elle stimule au lieu de décourager» dit M. Hamon.
Quelles
marges de manœuvre ?
L'enquête
Pisa de l'OCDE montre que «les jeunes Français sont ceux
qui
redoutent le plus l'erreur» et qui s'abstiennent le plus de répondre
«par peur de faire une faute», ajoute le ministre dans un entretien
au
Parisien. En dictée, un élève qui progresse en syntaxe mais
continue à
faire trop de fautes en grammaire peut être toujours
noté zéro.
«Comment ÉLÈVE peut-il savoir qu'il a progressé ?».
Mais
de quelles marges de manœuvre dispose le ministre ? «La note qui a
pour objectif de classer les élèves n'a pas de sens à l'école
primaire et au collège. La scolarité obligatoire ne nécessite pas
de trier», estime l'Unsa. «Au lycée en revanche, où se dégagent
les élites, elle ne doit pas disparaître».
Les
parents eux aussi restent les plus fervents partisans du système de
notation actuel. Même s'ils entendent l'argument qui veut qu'il soit
en
capacité d'engendrer «une souffrance scolaire» pour tous les
perdants
de cette compétition. L'Afev, à l'origine de l'appel de
2013 pour la
suppression des notes à l'école, signé par Michel
Rocard, les
sociologues de l'éducation François Dubet et Éric
Debarbieux, Boris
Cyrulnik, Axel Kahn, Marcel Rufo continue de
militer pour. Et la mise
en œuvre du livret personnel de compétences
(LPC) défini en 2005 par
la loi Fillon et qui supprime d'office les
notes, n'est pas une réussite.
Trouver la voie du milieu ne sera pas
simple.
La
conférence nationale sur l'évaluation des élèves associera de
juillet
à décembre la communauté éducative et la société
civile, sous l'égide
d'un comité d'organisation présidé par le
recteur de l'Académie de
Rennes Michel Queré.
Ses
travaux se concluront avec «une semaine de l'évaluation» du 8 au
12 décembre.
Benoît
Hamon recevra ensuite les conclusions d'un jury composé de
professionnels et d'usagers du système éducatif, présidé par le
physicien Etienne Klein.
Leurs
recommandations devront s'appuyer sur «les résultats de la
recherche, les connaissances scientifiques, les pratiques de terrain
nationales et internationales».
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