Dans
nos Écoles Primaires la puberté précoce perturbe et pose des
problèmes.
Elle
commence de plus en plus jeunes chez certaines de nos fillettes.
Certaines
sont déjà réglées et formées dès l'âge de huit ans.
Comment
expliquer la puberté précoce chez certains enfants ?
Il
existe deux types de puberté précoce que l'on peut observer.
Tout
d'abord les vrais pubertés précoces, que l'on qualifie en médecine
de précocissime.
Ce
sont des petites filles le plus souvent qui font une puberté entre 2
et 5 ans.
La
fréquence de ces cas est infime.
L'autre
catégorie correspond à des petites filles qui commencent la puberté
un peu plus précocement que les autres, c'est-à-dire entre 7 et 9
ans.
Aujourd'hui,
on constate en effet que les cas sont de plus en plus fréquents.
Cette
augmentation est liée à plusieurs raisons.
La
première vient très certainement du fait que les conditions
nutritionnelles et environnementales ont changé et que nos petites
filles qui accusent un sur poids sont les plus principalement
touchées.
Or,
il y a une corrélation entre le déclenchement de la puberté et le
sur poids de l'enfant.
C'est
une constatation que l'on fait dans plusieurs pays car l'amélioration
des conditions nutritionnelles et les conditions de bonne santé font
qu'on observe un démarrage plus prématuré qu'auparavant.
La
deuxième circonstance que l'on peut invoquer découle de
l'environnement de l'enfant.
En
effet, la précocité est également liée à l'influence des dérivés
de produits chimiques, qu'on a répandu dans l'environnement qui
entrent dans notre organisme et se comportent comme des
interrupteurs hormonaux.
Ces
derniers ont de multiples conséquences : ils expliquent la baisse de
la fertilité masculine que l'on constate depuis quelques années
mais ils seraient également mis en cause dans le déclenchement de
certains cancers et dans l'augmentation de la fréquence des
malformations des organes génitaux chez les petits garçons.
Quelles
sont les conséquences sur le développement futur de l'enfant ?
On
peut répertorier trois conséquences d'une puberté précoce.
1- Il faut savoir que plus une enfant commence tôt à être
formée, plus elle est soumise précocement aux hormones féminines,
plus elle a statistiquement de risque de développer un cancer du
sein ou des organes génitaux.
2- Il peut y avoir des risques sur la croissance et sur la taille
adulte. Plus la puberté commence précocement, plus tôt l'enfant
risque de s'arrêter de grandir.
A
termes, cela peut faire perdre quelques centimètres à ce qui était
génétiquement prévu. Il faut donc évaluer au cas par cas la
possibilité de réalisation d'un tel risque. Cela sera surtout le
cas pour une jeune fille qui commencerait la puberté plus tôt en
étant déjà de petite taille.
3- Il peut en découler quelques petits problèmes psychologiques,
mais ils sont loin d'être constants.
Il
existe un petit contingent de petites filles qui sont très contentes
d'avoir des signes de puberté plus tôt que les autres, d'autres qui
sont plus malheureuses et qui se sentent exclues par rapport à leurs
camarades et un grand nombre qui y sont indifférentes.
Le
regard des parents et de l'entourage compte aussi énormément.
Si
sont entourage familial est dans une démarche de communication,
tout se passera bien pour l'enfant.
Doit-on
consulter un médecin ?
Oui
c'est très important, pour apporter une bonne évaluation.
Cela
passe tout d'abord par une observation de la courbe de croissance
pour comprendre où en est l'enfant.
Il
faut également évaluer le potentiel résiduel à l'aide d'une
radiographie que l'on appelle « âge osseux ».
La
croissance d'un enfant ne s'arrête pas à un certain âge mais au
même âge osseux : 15 ans.
Si
l'âge osseux est avancé par rapport à son âge, l'enfant va
s'arrêter de grandir avant les autres.
Le
médecin doit également procéder à une échographie des ovaires et
de l'utérus pour apprécier le véritable stade de puberté.
Nos
écoles primaires et leurs maîtres ne sont pas formés ni équipés pour
assumer cette évolution hormonale de nos enfant, en classe au
milieu de 32 élèves !
Le docteur Michel Colle
pédiatre
a consacré une partie importante de son activité professionnelle à
la compréhension et au traitement des anomalies de croissance.
Formé
à l'Ecole de pédiatrie des hôpitaux universitaires de Bordeaux, il
a examiné ce problème sous ses multiples aspects, non seulement
médicamenteux mais également psychologiques, si particuliers à cet
âge
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